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Founded: 28.10.2019 |
Added: 12.01.2021 |
Size: 3.82 Мб |
Les cahiers Nat
Le h\351risson
Les cahiersNature - Culture 2 Les cahiersNature - Culture 3
Sommaire Editorial
La richesse de l’éducation à l’environnement peut se mesurer à
la diversité des approches en la matière : scientifique, systémique,
cognitive, ludique, sensorielle, créative …
Avec le soutien de la Région Rhône-Alpes, la FRAPNA Rhône trace
depuis quelques années un sillon original avec les cahiers nature
culture. Le lecteur est invité à parcourir un livret qui présente une
espèce animale sous divers aspects, naturaliste, historique, culturel
… tout en faisant la part belle aux illustrations et aux photos.
En choisissant le hérisson pour ce quatrième numéro des cahiers
nature culture, la FRAPNA Rhône nous propose de mieux connaître
ce petit mammifère insectivore et ainsi de concourir à sa protection.
Victime de l’ingestion de pesticides présents dans les jardins et les
cultures mais aussi du trafic routier, le hérisson, qui fait partie des
espèces protégées, connaît quelques soucis de cohabitation avec
les hommes. Ce cahier en tentant de rapprocher les citoyens de la
nature, interroge plus largement sur la place de l’environnement
dans nos sociétés.
Jean-Jack QUEYRANNE
Président de la Région Rhône-Alpes Député du Rhône – Ancien Ministre
Vous tenez entre vos mains le quatrième numéro d’une édition régulière de « cahiers Nature-Culture » conçus et réalisés
par la FRAPNA-Rhône. Notre association a souhaité élaborer des supports de sensibilisation et de découverte à travers des
approches très variées. Les cahiers Nature-Culture regroupent autour d’un même thème à la fois des résultats scientifiques, des
observations naturalistes, des éléments culturels (créations artistiques, photos, contes et légendes), des aspects historiques et
actuels des relations avec l’homme. Le thème pourra être un animal ou une plante, un groupe d’espèces, ou encore un milieu
naturel.
La FRAPNA-Rhône souhaite diffuser les résultats de ses études, qu’elles aient été faites bénévolement par des adhérents ou
des militants, ou encore dans le cadre de conventions avec des collectivités ou des entreprises (avec l’accord de celles-ci).
La vulgarisation de ces travaux ou le compte-rendu d’expériences concrètes contribuera à la nécessaire mutualisation entre
structures et personnes impliquées dans la connaissance et la protect
ion de la nature.
D’autre part, depuis des années, la FRAPNA Rhône s’est lancée dans un projet « culturel » où la sensibilisation, l’information,
l’éducation constituent des préoccupations majeures dans une lo
gique de partenariat comme par exemple :
• le travail avec l’AMAC (Antenne Mobile d’Action Culturelle) sur les « Paroles », soirées conférences où la parole des conteuses
se mêle à celle des naturalistes ;
• les collaborations avec des plasticiens sur la Fête des Feuilles au Parc de la Tête d’Or (depuis 2001) ;
• l’exposition Brins d’Art (soutenu par la Région Rhône-Alpes), photographies, dessins et peintures, sculptures, installations
rassemblées sur le thème de la nature et de la biodiversité. Ce projet faisait suite aux 7 Biennales Art et Nature qui se sont
succédées depuis 1985.
Ce concept nature-culture, qui revient dans divers contextes (land-art, art des jardins…) nous paraît aujourd’hui fondamental
pour « rapprocher » les citoyens de la nature. L’attractivité d’une approche plus artistique, plus culturelle, de la sensibilisation
à l’environnement est confirmée par l’intérêt porté par le public aux événements déjà cités. Cette approche contribue à la ré-
appropriation du patrimoine naturel et permet une vision culturelle sur les espaces et les espèces sauvages. Elle crée un lien
entre des milieux physiques plus ou moins connus et la société mod
erne, dans une vision « ethno-naturaliste ».
Le premier thème traité a été le castor et le deuxième les chauves-souris, le troisième concernait le blaireau ; il était temps de
se préoccuper du hérisson, un des symboles de la protection de la nature ! Le prochain mettra à l’honneur les orchidées, notre
premier cahier consacré aux végétaux. A noter que nos amis ardéchois et haut savoyards rentrent dans la danse, avec un cahier
sur la salamandre en Ardèche, et un sur le loup en Haute Savoie !
Ces cahiers visent une large diffusion :
• les collectivités ou les entreprises à l’origine des études ;
• le public spécialisé naturaliste ;
• les techniciens et élus.
Le souhait est aussi d’attirer un plus large public (enseignants, animateurs, associations…) à travers légendes, poèmes,
illustrations et anecdotes, et d’élargir les perspectives naturalistes à la dimension é
ducative.
Alors, qui que vous soyez, la FRAPNA-Rhône espère que vous trouverez plaisir et intérê
t à cette lecture, et que votre regard et
vos idées s’en trouveront (un peu) transformés.
les cahiers Nature Culture
Nature - Culture
2
Les cahiers
Quelle est donc cette bete avec
ce drole de nom... 4
... qu’ il ne faut pas confondre... 5
... qu’ on trouve ici et la... 6
... décrite depuis longtemps déja... 7
... bien ou mal, d’ ailleurs... 10
... qui n’ est pas la seule a se défendre
avec des piquants... 12
... qui se déplace... 17
... en risquant sa vie... 20
... mais bien présente dans les livres... 23
... dans les jeux de mots et les objets... 26
... et a la cuisine... 28
... comme dans les contes... 29
... et les dessins... 30
... ou la vie de tous les jours... 31
... et tout se finit en chansons... 33
... et avec les enfants. 34
Les cahiersNature - Culture 4 Les cahiersNature - Culture 5
Recherches étymologiques
Quelle peut bien être l’origine du mot hérisson ?
Petits aperçus à travers une prospection bibliographique au
cours du temps.
• Dictionnaire universel (de Trévoux), 1743, t. III, p. 1194 :
Hérisser : Guichart dérive ce mot de hérisser du grec […], qui veut
dire poil…
• Greimas A. J. , 1980, Dictionnaire de l’ancien français jusqu’au
milieu du XIV
e siècle, Larousse, p. 333 :
hericier : verbe (1175, Christian de Troyes ; latin populaire *eri-
ciare, de ericus, hériçon, doté d’un h expressif. Hérisser, couvrir
d’aiguillons. heriçon nom masculin (début XIIe., Psautier de Cam-
bridge). 1° Hérisson – 2° Poutre armée d’une pointe de fer qui
tourne sur un pivot et défend une porte de ville – 3° Epine. heriço-
ner verbe (1160) 1° couvrir d’aiguillons – 2° Garnir de hérissons. •
Trésor de la Langue Française, 1981, CNRS, t.9, p.784 :
Hérisson : Dérive avec le suffixe –on*, d’un ancien français eriz*
(confirmé par l’ancien provençal aritz, l’italien riccio, l’espagnol
erizo) issu du latin classique ericius « hérisson », machine de guer -
re composée d’une poutre hérissée de pointes de fer. Un bas-latin
*ericione aurait donné *erçon en ancien français (FEW, t.3, pp
238-239…). Le H initial probablement d’origine expressive.
• Duhoux Yves, 1997, Aux sources du bestiaire grec : les zoony-
mes mycéniens, p.173-202 ; in Les zoonymes, Actes du colloque de
Nice de janvier 1997, Université de Nice-Sophia-Antipolis :
Hérisson : le nom du « Hérisson » […] est d’origine indo-euro-
péenne et pourrait être tiré de celui de « serpent » […]. Il est
attesté par l’anthroponyme e-ki-no, gén. –no-jo (KN, PY).
• Delamarre Xavier, 2003, Dictionnaire de la langue gauloise,
p. 160 :
Les noms propres Egeuis, Egenus, Iginus, Ignus, ia, ius (*eg-ino-),
Egidius, Igillus, contiennent peut-être le nom indo-européen du
hérisson *eghi- pourvu de divers suffixes comme dans d’autres
dialectes : grec ekhinos ‘hérisson’… Egidios, los, etc seraient ‘le
Hérissel’. Page 425, Egino- : hérisson ?…
• D’après le site http://fr.wiktionary.org/wiki/hérisson, texte non
daté :
En ancien français heriçon, dérivé d’un ancien *eriz (non attesté
mais dont la forme heriçon suppose nécessairement l’existence)
+ suffixe -on, du latin classique ericius, de même sens. Le h en
français est probablement d’origine expressive. On a également
proposé un mot du latin populaire *erictionem (accusatif de *eric-
tio), mais une telle forme eût donné *erçon (cf. suspectionem >
soupçon).
Tout à fait à part, une communication « Ours, hérisson, châtai-
gne » par J-P. Dalberra publiée dans « Les zoonymes, 1997 » : où
l’ours est un oursin (hérisson de mer) et la châtaigne la bogue.
L’auteur analyse l’étymologie des appellations locales anciennes
.
Vous avez dit Hérisson ?
Oui mais lequel ?
Nous connaissons tous le mammifère insectivore et plus
précisément Erinaceus europaeus, le hérisson d’Europe.
On trouve le mot heriçuns dès le début du XII
e siècle. Mais
le nom de ce petit animal autrefois très commun a été
attribué à nombre d’objets.
Nous vous proposons un tour d’horizon d’autres hérissons :
- une personne revêche, d’un abord difficile (cf. le roman et le
film « L’élégance du hérisson » )
- du nom vulgaire de ce champignon qui pousse sur les arbres ?
- la poutre garnie de pointes de fer utilisée par les militaires,
servant à barrer l’entrée d’une porte de ville (vers 1155 et en
1317 heriçon en langue oïl) ?
- le grappin à quatre becs utilisé par les marins ? (1678)
- de l’assemblage de briques placées de champ à la partie supé-
rieure d’un mur ? (en 1370 : hireçon)
- l’assemblage de pointes de fer (ferronnerie) empêchant d’es-
calader un mur ou de franchir une clôture ? (1840)
- d’un objet plus communément nommé égouttoir ? (1680 :
égouttoir hérisson)
- de cet appareil garni de tiges ou de chevilles pour faire sécher
les bouteilles ?
- d’une roue dentelée de plusieurs chevilles de bois fichées dans
sa circonférence ? (1676 pour une roue dentée)
- de cette brosse spéciale pour ramoner les cheminées ? (1866)
- en agriculture, de ce rouleau formé de disques hérissés de
pointes de fer qu’on emploie pour briser les mottes ? (1840)
- de la coiffure féminine à la mode sous Louis XVI dans laquelle
les cheveux étaient maintenus dressés sur la tête par un cos-
métique puis poudrés ? (1780)
- de l’oursin ou hérisson de mer, classé comme poisson au début du
18° et sensé marcher « avec ses piquants qui lui servent de pieds » ? -
d’un type de formation
des troupes militaires
pour constituer un
point de résistance ;
(1940, communiqué
du Général Weygand),
- de l’enveloppe épi-
neuse de la châtaigne ;
- en travaux publics, étendre
une couche de cailloux
avant le béton…
- des poissons des genres Balistes et Didon,
- à plusieurs espèces de coquilles du genre
Murex, M. ricinus, M.
histrix et M. nodus.
N’oublions pas aussi :
- le féminin, hérissonne, pour parler d’une plante voisine des
genêts (l’ajonc ?) ; ou le nom vulgaire de la chenille d’une
espèce de Chélonie, la
Chelonia caja ;
- l ’adjectif, hérissée, avec la noctuelle de l’artichaut et sa che-
nille hérissée tout comme celles des écailles ; hérissée aussi
une anémone avec des grandes feuilles rouges ;
- hérissonné pour parler du chat faisant le gros dos avec le poil
hérissé ;
- hérissonner, l’action de couvrir un mur avec des irrégularités
ou dresser ses plumes pour un oiseau.
Bibliographie :
- AUGÉ Claude, Le Larousse pour tous, 1907-1908, p. 837 ;
- CNRT (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales) (site www) ;
- Dictionnaire universel, de Trévoux, 1743, tome III, p. 1194 ;
- MICHELET Pierre, 1719, Nouveau Dictionnaire français, tome 1, p. 504 ;
- NEGRE Ernest, 1991, Toponymie générale de la France, rubrique 26872
- TLF (Trésor de la Langue Française), 1984, CNRS, tome 9, pages 784 et 785 ;
- D’ORBIGNY Charles, Dict. Univ. d’Hist. Nat., 2
ème éd., 1874, tome VII, p. 118
Quelle est donc cette bete avec ce drole de nom... ... qu ’il ne faut pas confondre...
Les cahiersNature - Culture 6 Les cahiersNature - Culture 7
Un nom commun en France…
des hérissons partout…
En France, les langues locales désignaient le hérisson à partir de
la même racine que le français actuel mais avec une multitude de
prononciations locales (cf. la carte de répartition n°687 - hérisson
de l’Atlas Linguistique de France, Gilliéron et Edmond, 1902).
On notait toutefois quelques rares exceptions : à l’est des Alpes-
Maritimes, en limite avec l’Italie (communes de Fontan et Menton)
et dans le nord du Pas-de-Calais (communes de Nort-Leulighem
et Isbergues), où il y avait confusion avec le porc-épic. Le héris-
son devient « Igel », son nom germanique, dans les deux dépar-
tements alsaciens et la Moselle (Atlas Linguistique de l’Alsace,
1984, carte 237).
… pour les communes et les lieux-dits,
• Deux communes auraient pour origine le mot hérisson.
- Hérisson dans l’Allier qui proviendrait de Ericioni castello (1099-
1108), puis Hericione en 1317. Serait-ce en référence à ses rem-
parts pourvus de créneaux hérissés ?.
- probablement Hirson (Aisne) qui se nommait Iricio en 1136,
Irezun en 1183 et Hirechon en 1243.
• Les lieux-dits nommés Hérisson ne sont pas très nombreux mais
en a t-on fait le tour ? Il en a été recensé dans les communes
de Pougne-Hérisson dans les Deux-Sèvres, de Pierrerue dans les
Alpes-de-Haute-Provence, à Chantemerle-sur-la Soie en Charente-
Maritime, à Rouillac dans les Côtes-d’Armor, à Chazé-sur-Argos en
Maine et Loire et en Maine-et-Loire.
D’après S. Gendron, dans la Sarthe, Hérissonnière ou Hériçonnière
proviendrait de lieux habités par des personnes portant le patro-
nyme Hérisson.
… pour les rivières,
• Quelques rivières de France, (quel rapport entre une rivière et un
hérisson ?), portent un nom inspiré par l’animal.
- La rivière Hérisson dans le Jura, plus connue pour ses fameuses
cascades,
- Le Hirisson, torrent du Cantal passant à Chaudes-Aigues, -
La Risse, torrent de Haute-
Savoie, affluent du Giffre
passant à Saint-Geoire et qui
reçoit le Hérisson !!
… et aussi dans les noms de
familles (patronymes)
L’animal a été source d’inspira-
tion pour nommer les person-
nes, que ce soit pour leur aspect
physique, notamment la cheve-
lure, ou que ce soit pour leur caractère.
D’après M.-T. Morlet et le site geopatronyme.com pour la répartition
par département, on trouve encore en France des personnes portant
les patronymes suivants.
Hérisson. Patronyme centré sur la Sarthe et les départements le long
de la Manche. Ce patronyme est connu par un acte daté de 1597.
(Cf. pour Rhône-Alpes : http://www.senat.fr/senfic/herisson_pierre),
Hérichon circonscrit à l’Eure et Seine-Maritime,
Hirissou (Tarn et départements limitrophes),
Hérissé (Deux-Sèvres, Maine et Loire, Sarthe…),
Héricher (Seine Maritime, Calvados, Paris…),
Sans oublier les plus rares Hérichet, Hérissey, Hérichey ; et les
variantes Lehérissé (Côtes d’Armor, Eure-et-Loire, Manche, Som-
me…), Lehérissey (Manche…)…
Le sobriquet Hérichier en ferait-il aussi partie ?
A. Dauzat écrit : « les cheveux hérissés ont donné lieu à Hure, Huret,
Hurel, Huré, Hurot ; de l’ancien français hurer = hérisser (le Hérissé) ». Le
même auteur, p.197, rajoute : « le hérisson s’est appliqué aux caractères
épineux : Hérisson devient parfois Lhérisson, Irrissou, Irissou ».
Bibliographie :
- VINCENT A., 1937, Toponymie de la France, p. 265 ;
- MORLET M.-T., 1991, Dictionnaire étymologique des noms de familles, p. 508 ;
- JOURDE P., 2008, Le hérisson, p.16 ;
- DAUZAT A., DESLANDES G., ROSTAING C., 1978, Dictionnaire étymologique des noms
de rivières et de montagnes ;
- DAUZAT et ROSTAING, 1963, Dictionnaire des noms de lieux en France ;
- DAUZAT A., 1945, Noms de famille de la France, p. 184 ;
- GENDRON S., 2010, Animaux et noms de lieux, pp 71-72.
... qu’ on trouve ici et la... ... décrite depuis longtemps déja...
Descriptions et perceptions du Hérisson
par les Anciens
• Furetière, 1690, Dictionnaire Universel
H
é r i s s o n … vit de pommes et de raisins. Les Indiens vivent de
chair de hérisson qui est fort blanche, et qui ne cède point à cel-
les des poulardes engraissées. Et les plus riches Espagnols en
mangent le carême, à cause qu’il vit d’œufs de fourmis, d’her -
bes et de racines.
• Nouveau dictionnaire de français , Pierre Richelet, 1719,
tome 1, p. 504.
H
é r i s s o n . (herinaceus) le hérisson est un animal qui a la bou-
che semblable à celle du lièvre, et des oreilles semblables à celles
de l’Homme, qui a quatre dents, et qui a sur le dos et aux flancs
des piquants en partie blancs et en partie noirs, qu’il baisse ou
lève quand il lui plait… Il se cache tout l’hiver, et ne va chercher
à manger que la nuit. L’Hérisson est fort bon à manger.
• Dictionnaire universel (de Trévoux), 1743, tome III,
p. 1194.
H
é r i s s o n . On l’appelle en latin echinus, erinaceus, ericius, vel
hericius, herinaceus terrestris ou herix. Petit animal… qui est
armé de pointes ou d’aiguillons, comme des épines… Quelques
uns l’ont nommé pour cela le s P E R O H de la prudence parce
qu’il se défend contre les autres bêtes… Et les plus riches Es-
pagnols en mangent le carême à cause qu’il vit d’œufs, de four -
mis, d’herbes et de racines. (cf. Furetière, 1690 : la « pompe »
ne date pas d’aujourd’hui !)
• Dictionnaire Et P R O R J L T X H par M. Ménage, 1750 , tome 2,
p. 32
H
é r i s s e r . Hérisser son poil. D’ericiare, inusité, fait d’ericius,
qui signifie hérisson : d’où l’Italien riccio, qui signifie la même
chose. Et delà, riccio, pour le fourreau d’une chataîgne, et echi-
nus, des Latins, du même animal. H
é r i s s o n … Les anciens Latins ont appelé cet animal eres…
que l’on a écrit quelques fois par une H. … de cette manière
(est devenu) eres eris. La plupart des Nations de l’Europe ont
appelé porc cet animal. Vo H ] S R U F S L .
Porc-E’pic. Les Grecs l’ont appelé port’épine. Ceux qui pro-
noncent porc-épic, prononcent mal. Monsieur Ménage… aime
mieux faire venir porc-épic du mot épine ; à cause que les Es-
pagnols appellent cet animal puerco-espin, les Italiens porco-
spinoso et les Allemands stachelschawein (pointe et porc). Les
Anglais l’appellent aussi porcupine.
• Dictionnaire universel d’Histoire Naturelle, D’Orbign
Charles, 1841/49, volume VI, 567.
H
é r i s s o n . Erinaceus. Mammifère… (suivent trois grandes
pages sur les dents)… ils n’emportent pas les fruits en les per -
çant de leurs épines ; il leur serait en effet impossible de se dé-
barrasser ensuite de leur butin… tout indique un être lourd et
indolent ; son intelligence est très bornée… sa chair n’est point
bonne à manger et il n’est emplo P D L Q W H Q D Q W D X F X Q X V D J e ;
mais il était l’objet d’une chasse importante chez les anciens,
qui se servaient de sa peau comme de cardes pour peigner les
laines… Aujourd’hui les piquants sont emplo V F R P P H S L n-
gles dans les muséums, pour les objets qui doivent être placés
dans l’alcool. Jadis on l’emplo D L W H Q P G H F L Q H F R Q W U H O L Q F R n-
tinence d’urine… Lemer G L W T X H V D F K D L U D E R Q J R W H W I R X U Q L W
un bouillon diurétique et laxatif, et il rapporte diverses proprié-
tés attribuées à son foie, séché et pulvérisé.
Photo : Christian Maliverney
Les cahiersNature - Culture 8 Les cahiersNature - Culture 9 Les cahiersNature - Culture
9
Les cahiers Nature - Culture
8
Igel
Jeż
Ege l
Siil
Ezis
Ežiuk as
Siilin
Pinnsvinet
Er izo
Our iço
Iriqi
Sündisznót
Hedgehog
Hedgehog
Riccio
Sk atzókhi ros
Jež
Pindsvin
Tapaлeж
Arici
Jeж
Ježe k Ježe k
Igelkot t
Hedgehog
Drae nog
Tous les timbres sont issus de la collection
de Stéphane Aulaguier.
Les cahiersNature - Culture 10 Les cahiersNature - Culture 11
Comme beaucoup d’autres
espèces, le Hérisson fait l’objet de croyances vé-hiculées à travers les
âges, et souvent d’un
auteur à l’autre, sans
vérification…
L’une d’elle, par exemple,
concerne l’accouplement.
L’existence des piquants sur
le dos et leur absence sur le ventre
avaient mené à conclure que les hérissons s’accouplaient face à
face. Même Buffon reprend le fait sans le vérifier. Pourtant si on
se donne la peine d’observer, on s’aperçoit que les hérissons font
comme les autres animaux… Simplement les piquants sont alors
couchés sur le dos.
le hérisson grimpe-t-il aux arbres ?
Là encore Buffon dans son Histoire naturelle, disserte longuement
le fait mentionné par divers auteurs de son temps. Mais cette fois
il voit juste et conclut que ce n’est pas possible.
S’il n’est pas adapté pour grimper aux arbres, sauf configuration
particulière, le Hérisson n’en est pas moins capable d’une certaine
agilité. Par exemple il peut grimper des marches d’escalier, ou
escalader un petit muret pour peu qu’il présente suffisamment
d’aspérités, et même franchir un grillage à poules.
Pour descendre, il possède une technique bien à lui : le roulé-boulé
au sens propre ! En boule il se laisse choir, les piquants, de forme
courbée, faisant office de ressort.
Gamin, raconte un naturaliste, j’avais stupidement enfermé un hé-
risson dans le grenier de notre maison de campagne, où je le nour -
rissais de limaces. Un jour, ou plutôt une nuit, il trouva un orifice et
se laissa tomber sans mal dans la cour, cinq mètres plus bas…
le Hérisson qui récolte des fruits
Encore un cliché ! Le hérisson est supposé récolter des fruits (pru-
nes notamment) en se roulant dessus pour qu’elles s’empalent sur ses
piquants. Il les ramènerait ensuite à son gîte pour les manger
tranquillement… On ne comprend pas bien l’origine de cette lé-
gende : sans doute l’imagination ou le hasard d’un fruit tombé un
jour sur un hérisson ont-ils abusé quelque naïf, et l’histoire s’est
colportée, embellie, comme toutes les histoires…
Mais personne n’a jamais vu un hérisson se charger sciemment
de fruits sur le dos.
le Hérisson sait se fabriquer un imperméa-
ble en s’épinglant des feuilles sur le dos
Mêmes remarques que ci-dessus : remplacer le mot fruits, par le
mot feuilles… Et d’ailleurs la pluie ferait plutôt sortir l’animal en
quête de limaces.
Il existe deux sortes de hérissons
Une croyance tenace, qu’on retrouve curieusement aussi pour le
blaireau, voudrait que notre Hérisson d’Europe occidentale existât
sous deux formes : le hérisson à museau de chien et le hérisson à
museau de cochon.
Si des variations minimes existent entre les individus, il n’a jamais pu être
défini de manière évidente ces deux formes de hérissons. Buffon déjà
avait cherché à rassembler des individus des deux types, sans y parvenir.
...bien ou mal, d’ ailleurs... Aujourd’hui, scientifiques et naturalistes n’admettent plus ces
différenciations sans fondement réel.
Françoise Burgaud, dans son article “Du hérisson honni au hé-
risson blason de la nature”*, cite une hypothèse assez sédui-
sante : en automne, quand le hérisson a de bonnes réserves
de graisse, «sa physionomie change et son museau présente
des ressemblances avec un groin de cochon». En revanche au
printemps, l’animal amaigri par l’hibernation a les traits plus
marqués, et semble avoir un museau «plus long et fin, à l’image
de celui d’un chien».
Or les gitans chassent le Hérisson en automne, alors qu’il est
très gras, ce qui expliquerait que l’on appelle Niglo le hérisson
« à nez de cochon », et qu’on le considère comme le hérisson
« bon à manger ». Toujours selon Françoise Burgaud, il sem-
blerait que le fait de consommer le hérisson soit une tradition
paysanne aujourd’hui reprise par certaines familles de gens du
voyage…
le renard sait ouvrir un hérisson
pour s’en nourrir
La légende est jolie : le renard urine sur le hérisson pour l’obli-
ger à se dérouler et pouvoir alors le tuer. Le renard a beau être
rusé, ou du moins passer pour tel, le raisonnement amenant à
un tel acte est pure invention et n’a jamais été observé.
Pourtant, il est exact que pour faire « s’ouvrir » un hérisson,
il faut l’arroser. Pas avec trois gouttes, mais carrément un bon
seau d’eau.
Par contre, si le renard ne sait pas faire, d’autres prédateurs
s’en chargent : en premier lieu le Hibou Grand Duc, qui sait
parfaitement peler le hérisson. Le blaireau sait utiliser ses lon- gues griffes comme un scalpel de chirurgien pour venir à bout
de
l’animal. Il est même entendu, sans vérification particulière,
que là où le blaireau est présent, les populations de hérissons
seraient moins nombreuses. le hérisson est un grand consommateur
de vipères
Dans son petit atlas des mammifères (1947), Paul Rode (Docteur
ès sciences, chef du service national de muséologie au Muséum
d’histoire naturelle) mentionne le fait que « le hérisson possède
une immunité naturelle contre les morsures de vipères dont il
fait une grande destruction. On doit le considérer comme un
animal très utile. »
* in Journal d’Agriculture et de Botanique appliquées, 1996, vol.
XXXVIII (2) : pp 21 à 41.
Photo : Christian Maliverney
Photo : Hérisson publicité Spontex
Les cahiersNature - Culture 12 Les cahiersNature - Culture 13
J’ai des piquants, mais je ne suis pas
forcément un hérisson…
Piquants et épines sont plus généralement des moyens de défense sta-
tiques utilisés par les plantes, les animaux préférant généralement des
armes plus actives : griffes, cornes, pinces, dents et autres crocs…
Cependant au cours des millions d’années d’évolution, tout ce
qui était possible d’inventer ou d’expérimenter a été essayé. Pas
étonnant donc que quelques groupes d’animaux, peu nombreux
il est vrai, soient équipés de moyens de
défense passive c’est-à-
dire de piquants ou d’épines, à l’instar des plantes.
Le hérisson, ou plutôt
les hérissons (il en existe
plusieurs espèces) sont de ceux-là, mais aussi
les porcs-épics et apparentés (Coendous),
les échidnés, sans oublier les oursins qui ne
sont plus des mammifères !
Voyons de plus près.
Les oursins bon d’accord, on le sait ça vit
dans l’eau et ce ne sont pas des mammi-
fères, mais des Coelenthérés. Passons.
Les échidnés ressemblent aux héris-
sons, mais ce sont des marsupiaux, donc
des mammifères très primitifs, vivant en
Australie et appartenant à la classe des
Monotrèmes.
Les porcs-épics sont des mammifères appar -
tenant au groupe des rongeurs, avec 2 familles, les
Hystricidae pour l’ancien Monde et les Erethizontidae
pour les continents américains. Une espèce, le Porc-épic à crête,
peut se rencontrer dans le sud de l’Italie et en Sicile où il fut pro-
bablement introduit dès le Moyen Age. Ce ne sont donc même pas
des cousins de nos hérissons, mais des animaux que les hasards
de l’évolution ont équipé d’une armure de piquants ére
ctiles.
Les vrais hérissons quant à eux font partie des
insectivores et se
caractérisent, outre les piquants, par une dentition de type primitif
(dents peu spécialisées) particulière à tout l’ordre des insectivores,
dont font aussi partie nos musaraignes et la taupe. Quand on dit
les hérissons, c’est effectivement qu’il en existe plu-
sieurs en Europe.
D’abord « notre » hérisson bien connu et encore commun, celui
qu’on voit trop souvent sous une forme extra-plate, écrasé sur la
chaussée. C’est le Hérisson d’Europe occidentale ou Hérisson
commun,
Erinaceus europaeus pour les savants, et qui fait seul
l’objet de ce cahier.
Plus à l’Est (Autriche, Pologne, etc) existe un proche cousin, le Héris-
son d’Europe orientale
Erinaceus concolor , au ventre sombre et à la
poitrine claire, élevé au rang d’espèce il y a quelques années. Enfin en Espagne, aux Baléares, et peut-être dans le midi, vit
le Hérisson d’Algérie
Atelerix algirus ou Aethechinus
algirus
, très clair de corps et peu différent de notre
hérisson commun. Pour être complet, signalons un autre héris-son adapté aux zones arides et semi-déser -
tiques d’Europe orientale et du Moyen- Orient. Il s’agit du Hérisson à grandes
oreilles
Hemiechinus auritus , qui sur -
prend quand on le voit, par ses longues
oreilles lui donnant un peu une allure de
lapin (!).
Tous sont nocturnes et recherchent la
fraîcheur, ce qui est normal au vu de leur
régime alimentaire : insectes, vers, limaces et
autres mollusques, sans oublier les bonnes oc-
casions qui se présentent et qui varient le régime.
Le Hérisson commun affectionne les secteurs à bon-
ne couverture végétale, avec des haies, des buissons, des
bosquets. Bref un parc arboré ou un paysage jardiné lui convien-
nent très bien, surtout s’il y trouve la nourriture et des abris à
sa convenance (tas de
feuilles ou de compost,
tas de bois ou de bran-
ches, etc).
La futaie et les milieux
semi-arides sont moins
fréquentés.
Fiche naturaliste du Hérisson
Classe des Mammifères
Ordre des Insectivores
Famille des Erinaceidés
Genre :
Erinaceus
Nom scientifique : Erinaceus europaeus
Nom vernaculaire : Hérisson d’Europe occidentale
Appellation usuelle : Hérisson, Hérisson commun
Poids : 800 g à 1,2 kg
Période de reproduction : mars à août
Naissance des jeunes : mai-septembre
Nombre de jeunes : 3 à 7
Nombre de portées par an : 1, parfois 2
Longévité potentielle : 8 à 10 ans
Longévité réelle (in natura) : 1 à 2 ans (?)
Sommeil hivernal : novembre à mars (variable selon météo)
Photo : Christian Maliverney
Collection D. Ariagno
...qui n’est pas la seule a se défendre avec des piquants...
...qui n’est pas la seule a se défendre avec des piquants...
...qui n’est pas la seule a se défendre avec des piquants...
...qui n’est pas la seule a se défendre avec des piquants...
...qui n’est pas la seule a se défendre avec des piquants...
Les cahiersNature - Culture 14 Les cahiersNature - Culture 15
Une vie de hérisson…
Si tout un chacun sait bien reconnaître l’animal, combien connais-
sent-ils comment il vit ? Il en est souvent ainsi des espèces dites
communes : elles n’attirent pas l’attention et ne suscitent souvent
que peu d’intérêt. A tort évidemment, car en ce qui concerne le
Hérisson, c’est plus compliqué qu’on ne l’imagine…
Le Hérisson est plutôt un solitaire, un vagabond du moins pour ce
qui est du mâle. Les femelles sont plus territoriales et la surprise
a été que pour les pariades, les mâles peuvent se réunir sur des
« aires de rencontre », venant parfois de très loin pour s’y livrer à
des sortes de joutes en vue de la possession des femelles.
La pariade elle-même est assez spectaculaire et bruyante : les
deux partenaires se font face, le mâle tournant autour de la fe-
melle qui tourne elle aussi pour faire face au mâle, lequel émet
des soufflements aussi sonores que surprenants ! Parfois plusieurs
mâles peuvent tourner autour d’une même femelle. J’ai observé
cette scène dans mon jardin à Craponne, le 10 avril 2005 à 22h, et
Erome l’a vu chez lui à Rillieux en août 2009.
La distinction mâle/femelle est impossible sans examen de l’abdomen,
ce qui est particulièrement difficile, eu égard à la tendance de l’animal
à se mettre en boule, dès qu’on le touche (dans l’ouvrage de Guy
Berthoud, « Le Hérisson », voir biblio, on trouvera une méthode pour
retourner en douceur un hérisson sans qu’il se mette en boule…)
. La période du rut et des pariades se situe entre mars et fin août. La
gestation
est de 5 à 6 semaines et les jeunes naissent donc entre
mai et septembre.
Ces derniers, au nombre de 3 à 7, sont mis au monde enveloppés
d’une sorte de membrane recouvrant les piquants, lesquels sont
mous et blancs. Ils seront remplacés un peu plus tard par les pi-
quants foncés habituels.
La femelle met bas dans un tas de feuilles, de compost, sous des
fagots, dans une meule de foin, ou tout autre endroit abrité et à
forte végétation. Après trois semaines passées au nid, les jeunes
accompagnent leur mère au cours de ses pérégrinations noctur -
nes, et vers deux mois, ils sont indépendants.
Les naissances tardives cumulées avec des ressources alimen-
taires faibles ou diminuée par la sécheresse sont cause d’une forte
mortalité des jeunes dès le premier hiver.
Crépusculaires et nocturnes, les hérissons passent une partie de la
nuit à la recherche de nourriture. Celle-ci se compose de limaces,
insectes, fruits, restes alimentaires carnés récupérés auprès des
habitations, et y compris dans la gamelle du chien (le hérisson
parait aimer les croquettes pour chien et chat …). Les souris, les
cadavres, les œufs s’ils ne sont pas trop gros sont aussi consom-
més quand l’occasion se présente.
Le hérisson n’est pas immunisé contre le venin de la vipère,
mais lui présente une forte résistance, ce qui explique qu’il est
capable de la tuer lorsqu’il la rencontre, bien qu’il subisse des
morsures au museau.
En cas de grosses chaleurs ou de sécheresse, ce qui est souvent le cas
dans les zones méridionales, le hérisson peut tomber dans une sorte
de léthargie estivale, qui lui permet de passer la période difficile.
En hiver : silence on dort ! L’hibernation (que beaucoup d’espèces
pratiquent : loir, marmotte, chauves-souris…) est une adaptation
efficace pour pallier le manque de ressources alimentaires durant
la période hivernale. Avec la chute des températures automnales,
et lorsqu’elles ne dépassent plus une quinzaine de degrés, les
hérissons s’installent dans leurs gîtes d’hiver constitués d’une
grosse boule de feuillage et d’herbes sèches, et abrités sous un
tas de bois, un tronc creux. Ils adoptent assez facilement les gîtes
artificiels qu’on peut leur offrir dans les jardins : caisse retournée
et remplie de feuilles mortes par exemple, qu’on installe dans
une haie ou au pied d’un mur.
Il arrive que pour des raisons variées les hérissons se réveillent
en hiver et puissent même effectuer quelques déplacements et
rechercher de la nourriture si le temps est doux. Ainsi
à Craponne j’ai noté des hérissons encore en ba-
lade un 21 novembre et même un premier dé-
cembre. Le 20 octobre 2007 par fort vent
du nord et par température de +5° seu-
lement, un hérisson se promène dans
le jardin. Même chose à Saint-Genis-
Laval le 24 novembre 2005 par une
température voisine de zéro degré
(Romain Chazal). Le plus étonnant a
été un hérisson dans la neige ! Le 8
mars 2005, avec cinq cm de neige j’ai
la surprise de voir un hérisson aller se
nourrir de graines de tournesol sous la
mangeoire des oiseaux, en traçant un
profond sillon dans la neige, tandis que
le 21 décembre 2007 un autre circulait par
-4°C dans le jardin couvert de givre (cf photo).
J’ai même retrouvé l’animal quelques temps plus
tard endormi dans le sac de graines de tournesol entre-
posé sous un escalier abrité du jardin ! Mais si ces sorties ne sont pas rares en début d’hibernation, la
règle reste un sommeil prolongé jusqu’aux beaux jours, et les
redoux de mars voient des hérissons bien amaigris lors de leurs
premières sorties.
Pour autant, l’animal n’est pas au bout de ses peines ! Il lui faut éviter les collisions avec
les voitures, une des principales causes de mortalité (les hérissons sont vic-times du réflexe de se mettre en boule qui est inadapté devant les automobiles), les serres du Hibou Grand Duc, dont il est une proie régulière, ou sim-plement la casserole de quel-
ques gourmets (?) qui s’en
nourrissent encore…
Mais si tout va bien, notre
hérisson saura se refaire une
santé, convoler en juste noces
et combler ainsi les coupes som-
bres que subissent ses populations :
plusieurs centaines de milliers sont sans
doute tués chaque année en France sur les
routes.
Photo : Bob Erome
Photo : Bob Erome
Photo : Daniel Ariagno
Les cahiersNature - Culture 16 Les cahiersNature - Culture 17
Hérisson des villes et hérisson des
champs
Le hérisson, le mâle surtout, est un grand vagabond, capable de se
déplacer, le croirait-on, sur plusieurs kilomètres. Ce qui lui permet
d’avoir des quartiers d’hiver et des quartiers d’été parfois différents.
Par exemple Guy Berthoud qui a étudié les hérissons du canton de
Vaud en Suisse, a constaté qu’une forte proportion (65 %) de ceux-
ci passait l’été en ville et l’hiver en forêt.
Ces déplacements rendent difficile l’estimation des effectifs d’une
population de hérissons d’un secteur donné. Comme beaucoup de
personnes, j’ai de temps en temps un hérisson dans mon minuscule
jardin. D’où vient-il ? Mystère… Est-ce toujours le même ? Encore
un mystère… Pour tenter de comprendre je me suis mis à marquer
d’un point de couleur (teinture inoffensive) le dos de mon hérisson.
J’ai eu la surprise de constater ainsi qu’il y avait non pas un, mais
plusieurs (jusqu’à 7 différents en 2007) hérissons qui circulaient à
travers les maisons du lotissement de banlieue où j’habite. Marqués
avec des taches de couleur différentes, ces hérissons se sont montrés
souvent loin de chez moi et l’un d’eux est même revenu deux années
de suite.
Et en ville proprement dite, à Lyon par exemple, y a-t-il des héris-
sons ?
D’une manière générale, la diversité animale et les densités d’espè-
ces vont décroissant à mesure que le milieu urbain s’artificialise. En
centre ville, milieu azoïque si l’en est : pas grand chose. Mais il suffit
que quelques jardinets ou des espaces verts suffisants existent pour
qu’une certaine faune sauvage réussisse à se maintenir. Cependant
le hérisson, nous l’avons vu, a besoin de pouvoir se déplacer. Sa pré-
sence en milieu urbain est donc liée à l’existence de « corridors éco-
logiques », coulées vertes ou parc de taille suffisante. Ainsi à Lyon, le parc
de la Tête d’Or est un des seuls à abriter une bonne population
de hérissons.
Depuis plusieurs années, la FRAPNA mène des enquêtes sur la
présence du hérisson dans le département et notamment en zone
urbaine. Une fiche-questionnaire type est distribuée en nombre (cf.
encadré), qui permet avec les retours obtenus d’avoir des données
sur la présence de l’espèce en zone urbaine. Toutes ces informa-
tions ont été intégrées à une banque de données qui permet de
mieux connaître la distribution spatiale du hérisson, les points noirs
d’écrasement, etc.
Il en ressort que le hérisson est encore présent à Lyon dans les 4
ème,
5 ème, 6ème , 7 ème arrondissements, sans qu’on sache s’il y est encore
reproducteur. La donnée la plus urbaine se situe dans le 6 ème, où un
hérisson vivant a été vu le 9 juin 2005 (circulaire CORA-69).
Dans le 5
ème, je l’ai trouvé reproducteur (juvéniles le 18 août 2006) dans
les jardins du Rosaire, sous la basilique de Fourvière. Il est présent, et
peut-être reproducteur à Vaise, sur les terrains de l’ancienne cresson-
nière.
Dans les communes périphériques, plus « vertes » que le centre
ville, il est plus souvent noté (le plus souvent écrasé hélas). Par
exemple le 14 juillet 2007 sous l’échangeur autoroutier de Valvert
à Tassin…
L’avenir des populations urbaines ou semi-urbaines de Hérisson est
sans doute très hypothétique. Comme pour d’autres espèces, son
maintien exige la prise en compte de son écologie, en ménageant
des espaces verts et des continuités écologiques adaptés.
Ce « protocole » relève de l’observation de tout un chacun, c’est de l’ob-
servation « citoyenne », une absence de données ne signifie pas forcément
l’absence de l’espèce mais sa non observation par les personnes impliquées.
Les autres communes bien renseignées sont Craponne (36 données), Villeur -
banne (24 données) et Meyzieu (20 données).
Pourquoi le hérisson est il le symbole
de la protection de la nature ?
Voilà l’explication telle qu’elle est donnée sur le site de
France Nature Environnement : http://www.fne.asso.fr/fr/
federation/historique.html
Le hérisson, un interlocuteur vigilant :
Au professeur Jean-Claude
LEFEUVRE qui assure la
présidence depuis 1978,
M. d’ORNANO, ministre
de la Qualité de la Vie, dé-
clare à l’Assemblée géné-
rale de 1979 que la FFSPN
« devait rester un aiguillon
vigilant de l’action ad-
ministrative ». La FFSPN
adoptera, comme emblè-
me, en 1981, le Hérisson
dont l’aspect illustre bien
sa stratégie constante de
concertation-contestation. Caressé dans le bon sens du poil
(la concertation) le Hérisson ne pique pas, mais lorsqu’il n’est
pas d’accord (la contestation), il ne manque pas de le faire
savoir. Et se hérisse. Cela peut être douloureux... Les sujets de
contestation ne manquent pas car un développement écono-
mique à tout va, un gaspillage généralisé et la glorification de
l’individualisme ne prédisposent pas à ce que l’intérêt général
et le long terme soient au rang des préoccu-
pations premières.
Qu’il nous soit permis de faire un dernier au-
revoir au logo qui a accompagné les actions
de la FRAPNA pendant de longues années.
François Crozat a offert à la FRAPNA dans les années 80 ce
grand hérisson qui protège le plus petit ...
et c’est aussi une espèce protégée !
• Statut de protection nationale : La loi de 1976 instaure
un statut de protection du monde du vivant, faune et flore.
Des arrêtés ministériels précisent la liste des espèces béné-
ficiaires. L’arrêté du 17/04/1981 dans l’article 1 inscrit le Hé-
risson
Erinaceus europaeus et en « interdit en tout temps et
sur tout le territoire national pour les spécimens vivants la
destruction, la mutilation, la capture*, ou l’enlèvement, la
naturalisation ; pour les spécimens vivants ou morts le trans-
port, le colportage, l’utilisation, la mise en vente, la vente ou
l’achat. ». Il s’agit de la protection maximale.
*on ne peut donc pas le manipuler sauf à posséder une autorisation
préfectorale de capture.
• Statut international : La Convention de Berne du 19
septembre 1979 relative à la conservation de la vie sauvage
et du milieu naturel de l’Europe reprend l’espèce dans son
annexe 3 en tant que « faune protégée dont l’exploitation
est réglementée ». Ce statut est moins contraignant que l’an-
nexe 2 dans laquelle les espèces sont strictement protégées.
• Statut biologique : Le hérisson est reproducteur et séden-
taire sur tout le territoire métropolitain (cf. pages biologie).
• Liste rouge des espèces menacées : Une liste rouge
précise les risques de disparition d’une espèce dans une ré-
gion donnée à partir d’une méthodologie reconnue au ni-
veau international établie par l’UICN. Cette méthodologie
tient compte de plusieurs critères : population, répartition,
reproduction, hivernage…
Le hérisson d’Europe est considéré en Rhône Alpes comme
« quasi menacé de disparition, en particulier si les facteurs
agissant s’aggravent » (www. CORA FS, 2008).
Au niveau national et mondial, l’UICN France l’inscrit comme
à « faible risque de disparition. Espèce considérée comme
non menacée ». http://www.uicn.fr/IMG/pdf/Liste_rouge_
France_Mammiferes_de_metropole.pdf
... qui se déplace...
Les cahiersNature - Culture 18 Les cahiersNature - Culture 19
Enquête Hérisson “ Campagne sauvons nos hérissons ! ”
A retourner à :
FRAPNA Rhône
114, boulevard du 11 novembre 1918 - 69100 Villeurbanne
04 37 47 88 50 / frapna-rhone@frapna.org
Sympathique pourfendeur de limaces, le hérisson est une espèce protégée, menacée par l’urbanisation et les voies de communications. Parce
qu’il est urgent de la protéger et afin de mieux connaître sa répartition dans notre départment et dans l’agglomération lyonnaise, nous vous demandons votre aide en nous envoyant cette fiche. MERCI !
Observateur
Nom : ........................................................................
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Adresse : ........................................................................
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Code postal : ........................................................................
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Téléphone : ........................................................................
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J’ai observé un (des) hérissons(s)
Vivant(s) : ........................................................................
............................................................................................. Date/heure : ........................................................................
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Nombre : ........................................................................
.................................................................................................. Commune/lieu-dit : ........................................................................
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Rue ou Route n° : ........................................................................
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Description du lieu (jardin, forêt, parc, bord de route, etc.) : ........................................................................
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Remarques : ........................................................................
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Mort(s) : ........................................................................
.................................................................................................. Date/heure : ........................................................................
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Nombre : ........................................................................
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Rue ou Route n° : ........................................................................
........................................................................ Allant de : ........................................................................
............ à : ........................................................................
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Description du lieu (merci de faire un plan si nécessaire ou une photocopie de carte IGN) : ........................................................................
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Des idées (facultatif) ? ........................................................................
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Les cahiersNature - Culture 20 Les cahiersNature - Culture 21
les soucis du hérisson
Le hérisson est bien souvent associé à ce paysage traditionnel
idéal constitué d’un ensemble de jardins ponctués de vergers et
de bosquets et encadrés de haies, de chemins enherbés, de murets
et de talus fleuris. Cet habitat plus humain que nature correspon-
dant le mieux à ses exigences, l’on peut se demander jusqu’à quel
degré l’homme a fortement favorisé le développement de cette
sympathique espèce !
Aujourd’hui, la situation dans maintes régions d’Europe est deve-
nue tout autre. Et si le hérisson reste encore globalement commun,
il faut être extrêmement attentif à l’évolution de nos paysages et
de nos pratiques au quotidien pour ne pas voir cette espèce dé-
serter des espaces, toujours plus nombreux, devenant particulière-
ment nocifs pour son épanouissement.
D’après une étude réalisée sur les causes de la mort de 244 hé-
rissons dans la région d’Yverdon-les-Bains (Canton de Vaud,
Suisse), deux éléments ressortent du
lot à part à peu près égale (environ
25% chacun).
Anti-limaces et autres produits chimiques :
Les limaces et autres ravageurs des cultures potagères sont la
plaie de bien des jardiniers qui voient chaque année une partie
de leur production disparaître sous les coups de radula* et autres
mandibules. L’empoisonnement des hérissons par la consomma-
tion d’invertébrés eux-mêmes contaminés ou morts est extrême-
ment pernicieux. Les hérissons ne meurent pas forcément sur le
coup mais stockent petit à petit dans leur graisse ces substances
toxiques qui seront alors libérées massivement lors de l’hiberna-
tion, tuant bien souvent l’animal en plein sommeil.
Un seul mot d’ordre : revenir au naturel ! Le désherbage manuel,
le développement des prédateurs auxiliaires (coccinelles, perce-
oreilles, carabes, etc.) ou la rotation des cultures sont parmi les
actions les plus simples et vous en trouverez pléthore dans les ma-
nuels et guides du jardinage écologique*, en librairies ! Concer -
nant les limaces, les recettes de grand-mère peuvent s’avérer parfois
inefficaces. Il existe aujourd’hui des produits anti-limaces
dits écologiques qui n’utilisent plus des substances nocives pour
les prédateurs des gastéropodes, comme le métaldéhide*, mais,
par exemple, le phosphate de fer (= phosphate ferrique), composé
minéral naturellement présent dans le sol.
Le trafic routier :
Les chiffres annoncés sont éloquents. Au moins 700 000 héris-
sons meurent chaque année sur les routes d’Europe. Est-il utile
de rappeler qu’il s’agit du plus grand carnage humain perpétré à
l’encontre d’une espèce protégée en France !
Sans forcément en appeler à la mobilisation des consciences
pour combattre la violence routière, une mesure simple consiste
à respecter les limitations de vitesse en vigueur ! Cela permet no-
tamment d’éviter les hérissons marchant sur le bord de la route
et préférant longer le goudron durant leurs pérégrinations plutôt
que d’évoluer difficilement dans la végétation, certes courte, mais
dense des abords routiers.
Le hérisson a également deux soucis majeurs qu’il est possible de
remédier à peu de frais et pour beaucoup d’efficacité.
La propriété privée :
Une population de hérissons ne sera que plus florissante si leur en-
vironnement naturel est riche en divers linéaires que les individus
arpenteront sans cesse à la recherche de nourriture, caches et
partenaires. Qu’il s’agisse de haies et de troncs couchés, de
murs et de murets, de talus et de façades de bâtiments, tout
est bon à longer ! Mais la lubie de nombre de concitoyens
de rendre hermétique leurs jardins et pelouses restreint les
domaines vitaux et participe à la diminution du nombre de
hérissons.
Créer de petites ouvertures (20 x 20 cm) au niveau du sol dans
les grillages et les murs faits de parpaings ou en pierres va
permettre le passage de ces animaux et étendre les zones de
fréquentation de manière exceptionnelle ! Petit geste, grand
effet !
Le nourrissage :
Qui n’a pas déjà fait ou eu l’idée de donner de la nourriture
aux hérissons qui fréquentent nos habitations ? Ce geste en
apparence anodin doit être réalisé avec précaution pour ne
pas engendrer d’effets contraires.
Ainsi, il ne faut pas donner de lait de vache au hérisson qui
ne peut le digérer et cela peut entraîner des diarrhées par -
fois mortelles. Des restes de repas (viandes et poissons) voire
des croquettes pour chats ou chiens conviennent bien mieux. Aménager un compost (ou pourrissoir) au fond du jardin per
-
mettra également à l’animal de se nourrir à volonté des ani-
maux détritivores.
Enfin, pour ne pas causer de trop fortes habitudes aux héris-
sons qui pourraient peu à peu perdre leur instinct en restant
à résidence près de la seule source de nourriture qu’est la ga-
melle, il faut préférer ne nourrir qu’en été, lorsqu’il fait trop
chaud, ou à l’automne, lorsque l’hibernation se prépare. Cet
apport d’aliments peut être poursuivi durant les premiers mois
de froid (novembre-décembre) pour permettre aux jeunes
hérissons d’atteindre le poids minimum leur permettant de
passer l’hiver. A cette période, même les graines de tournesol,
riches en lipides, sont utiles !
Pour plus d’informations sur les soins à prodiguer à un héris-
son en détresse, participer à l’inventaire des sites d’écrasement
ou au sauvetage d’individus lors d’opérations immobilières,
contacter le sanctuaire des hérissons : www.herisson.nom.fr
* radula : langue râpeuse de la plupart des mollusques (Larousse 2010)
* ou biodynamie
* métaldéhide : molécule employée comme combustible et pour détruire
les limaces (Larousse 2010)
... en risquant sa vie...
Les cahiersNature - Culture 22 Les cahiersNature - Culture 23
le Réseau documentaire MRE
Depuis 2009, la MRE anime le réseau documentaire MRE qui
catalogue, met en ligne et fait connaître les fonds (livres, re-
vues, études, colloques, thèses, documents techniques...) des
associations adhérentes.
Le catalogue est disponible à l’adresse suivante :
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tation ou prêt) les ressources nécessaires à vos projets, vos
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puis de 13 h 30 à 19 h 00 mais aussi certains samedis matins
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ronnement.fr/ ).
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Tél : 04 72 77 19 80 Documents généraux
Animaux de la nuit
ROUSSILLAT Michel et HEZARD Pierre - Actes Sud, 2001
Cet ouvrage qui s’adresse aux jeunes lecteurs, est consacré à la
faune de la nuit, et en particulier : le cerf, le renard, le rossignol,
le hérisson, la luciole, le lapin de garenne, les chauves-souris,
le blaireau, le loup, la chouette effraie. Après une description
de chaque espèce, les signes particuliers sont regroupés dans
une fiche.
J’explore la haie de tout près
ALLAIRE Caroline ; HUGO (DE) Pierre
Gallimard Jeunesse, 2002
Cet ouvrage permet à l’enfant de découvrir la faune et la flore
que l’on rencontre dans une haie : hérisson, rouge-gorge, pa-
pillon petite-tortue, cétoine dorée, mulot, escargot... Une loupe
permet d’observer au plus près...
Les traces d’animaux
GUILLEAUME Christian - De Boeck & Larcier, 2004.
Ce guide initie les naturalistes débutants à la découverte des
traces et indices d’animaux. Afin de guider les naturalistes, cet
Améliorer son jardin pour protéger le Hérisson :
Vous n’êtes pas sans savoir que le hérisson est l’allié des jardiniers ! C’est un très bon auxiliaire. Il peut vous débarrasser des limaces et
des escargots susceptibles de manger vos salades ainsi que des insectes « nuisibles » ! Ici le proverbe « les ennemis de mes ennemis
sont mes amis » prend tout son sens !
Pour que votre jardin offre un habitat de choix qui profitera à beaucoup d’autres espèces, il y a quelques petites règles à suivre qui ne
vous demanderont que peu de temps et d’entretien. Sans ces quelques précautions, votre jardin peut devenir un piège mortel pour le
petit animal qu’est le hérisson.
Ces 10 commandements sont tirés du dépliant « Le Hérisson, un voisin méconnu à protéger », document qui complète ce cahier nature culture, en particulier avec le Jeu du Héris-
son.
Parmi les partenaires qui nous ont aidé, laissons la parole à l’entreprise TARVEL :
« S’engager dans des changements de pratiques, évoluer, inscrire le développement durable et la responsabilité au coeur de notre fonctionnement, coopérer avec des partenaires
associatifs, c’est l’engagement de TARVEL. C’est notre vision de l’Entreprise dans son environnement.
Dans notre domaine, le paysage, cela peut être rapidement très concret : promotion d’une gestion différenciée, diminution ou arrêt de l’emploi des pesticides, réduction et valorisation
des déchets, choix d’espèces végétales adaptées et «indigènes»
, suivi des populations animales sur les grands sites et échanges avec
les Associations de Protection de la Nature.
C’est donc bien «naturel», après quelques actions en commun, de contribuer à la diffusion de bonnes pratiques au jardin pour favo
riser la présence du hérisson, l’ami du jardinier.
Ensemble nous pouvons faire avancer les choses et nous sommes très heureux d’avoir facilité l
a réalisation de cette plaquette conçue par la FRAPNA Rhône. »
1/ Je ne ferme pas entièrement mon jardin : de petites ouvertures
de 7 à 10 cm sous un mur ou une clôture permettent le passage
des animaux de jardin en jardin sans obstacle. Attention, elles ne
doivent pas donner sur la route.
2/ Je peux laisser quelques coins en friche, permettant à l’animal de
se cacher et de se nourrir en toute tranquillité.
3/ Les tas de compost, de feuilles mortes, de foin ou de branchages
lui offrent des abris appréciés... Attention ! Je vérifie si un individu
n’y dort pas, en particulier en hiver, avant de les brûler ou de les
déplacer.
4/ J’opte pour une haie naturelle, bien diversifiée où se mêlent des
espèces locales comme l’aubépine, le sorbier, le prunellier, le su-
reau ou le troène... Elle est riche en biodiversité car elle offre de
multiples micro-habitats tout en s’intégrant parfaitement dans le
paysage de ma région.
5/ Si je possède un point d’eau profond aux abords lisses et abrupts,
j’installe une planche avec de petits linteaux servant de marches
ou un grillage oblique à mailles fines, le tout fixé aux bords. Un
hérisson tombé malencontreusement pourra ainsi grimper et évi-
ter la noyade. 6/
J’arrête d’utiliser des intrants chimiques, notamment les produits
anti-limaces. Beaucoup d’espèces sont des auxiliaires et nous dé-
barrassent naturellement des « indésirables ». Le Hérisson, friand
d’escargots et de limaces, en fait partie. De plus, un potager natu-
rel c’est bon pour la santé de tous, joli et productif !
7/ Je veille à ne pas laisser traîner au sol les éventuels filets de
protection des cultures ou autres déchets. Un hérisson pourrait
s’étrangler ou se blesser.
8/ Je fais attention à ne pas laisser des morceaux de tuyaux au sol
et je ferme les entrées des canalisations ou tubes divers avec un
grillage à mailles très fines... Ainsi, aucun animal ne pourra se
retrouver coincé à l’intérieur et y mourir.
9/ Attention aux us et coutumes d’antan qui recommandent de
nourrir les hérissons avec du pain et du lait... Ce breuvage leur
provoque des diarrhées dangereuses. Je peux cependant leur dis-
poser une petite gamelle d’eau très peu profonde.
10/ Je peux lui fabriquer un abri, avec une caissette en bois renver -
sée, des herbes sèches et des branchages. C’est facile et ludique.
Je peux également aménager un empierrement non cimenté.
les 10 commandements de l’ami du hérisson :
... mais bien présent dans les livres...
Les cahiersNature - Culture 25
Les cahiers Nature - Culture 24
Oiseaux et mammifères : auxiliaires des cultures
JAY Michel - Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et
Légumes (CTIFL) 2000
Cet ouvrage est consacré aux espèces auxiliaires, réels ou po-
tentiels pour l’agriculture. Le premier chapitre décrit la relation
prédateur / proie. Puis, un chapitre est consacré à chaque espèce
auxiliaire : les oiseaux, les chauves-souris, les petits carnivores et
le hérisson.
Vidéos
A table !
VIEUXGUE François et GOKELAERE Albert
Centre national de documentation pédagogique, 1994 - 41 min.
Cette vidéo regroupe dix films courts sur l’alimentation des ani-
maux : recherche de la nourriture, repas, adaptations des ani-
maux... Animaux présentés : la cistude, le hérisson, la roussette
des palmiers, la faune du désert, la chenille et le papillon, la nèpe,
pucerons, fourmis et coccinelles, cigales, le gammare, limaces de
mer.
Autour de la maison
BOUCHARDY Christian et BOULADE Yves
Catiche Productions - 43 min.
Ce film permet de découvrir les petits animaux sauvages qui vi-
vent tout près de nous : dans la maison, dans le jardin et dans
le village. Au fil des saisons, on découvre une quarantaine d’ani-
maux différents. Parmi les principaux, il y a le pic vert, la fourmi,
le lézard, le hérisson, la grenouille, les poissons, la chouette, l’hi-
rondelle, le lérot, la fouine, l’écureuil et tous les petits oiseaux du
jardin. Le film donne des conseils pratiques sur les affûts pour
attirer les animaux sauvages chez soi, afin de faire des observa-
tions passionnantes.
Le Hérisson, guerrier des jardins
Nicolas GRUAUD - Beta Production (Producteur), 2003 - 52 min.
Dix millions d’années avant l’apparition de l’homme, le hérisson
dardait déjà ses épines et se roulait en boule pour affronter ses
ennemis. Aujourd’hui, ce guerrier aux 10 000 piquants est le plus
souvent le compagnon du jardinier, le gardien du potager contre tous les coléoptères, limaçons et insectes en tout genre. Dans ce
film, nous suivrons les aventures de différents hérissons. Nous dé-
couvrirons les moeurs de cet étrange animal, établi en Europe.
Une vie de hérisson
LEHMANN Christophe – 2002.
Cédérom annexé à La Salamandre n°151 d’août 2002.
Ce cédérom est idéal pour tout découvrir du hérisson. Un docu-
ment interactif qui vous permettra de mieux connaître cet animal
tout en vous émerveillant ! Une mini-encyclopédie commentée
vous permettra de savoir comment vit un hérisson, comment il se
nourrit, comment il se reproduit... Ensuite, grâce à une vidéo de
6 minutes, vous plongerez dans l’univers mystérieux du hérisson.
Des jeux vous permettront de reconstruire l’habitat du hérisson, et
ensuite, vous devrez l’aider à retrouver sa compagne hérissonne
tout en déjouant les nombreux pièges.
ouvrage propose d’observer les habitats, les traces sur les arbres
et arbustes, les excréments et les traces de repas.
Nous dormons jusqu’au printemps
RIHA Susanne - Milan,
1988
Album jeunesse consacré aux animaux qui hibernent : marmotte,
escargot, blaireau, muscardin, grenouille rousse, chauve-souris,
hérisson, écureuil roux, loir, ours brun, hamster, citron (papillon).
Documents consacrés au Hérisson
C’est comment un hérisson
BULARD-CORDEAU Brigitte - Rustica éd., 2002
Une leçon de choses, ludique et vivante sur le hérisson d’Europe et
ses cousins africains avec une recette de hérisson en pâte d’aman-
de (car le hérisson est protégé).
Les aventures de Niglo le hérisson
DEOM Pierre – La Hulotte n°77
Comme pour chaque numéro, l’essentiel et amusant.
La vie du hérisson
MORRIS ; BERTHOUD ; TROUGHTON ; SCHMID ; VISAGE
Delachaux et Niestlé, 1998
Cet ouvrage se consacre à l’étude du hérisson, petit mammifère recouvert
de piquants. D’où vient ce petit animal ? Pourquoi hiber-
ne-t-il ? Quel est son cycle de vie ? Comment élever et protéger
un hérisson ? Ce compte-rendu des connaissances et découvertes
faites sur les hérissons répond à toutes ces questions.
La visiteuse du soir : la hérissonne
MORIN Patrick - Ecole des loisirs (L’), 1999
Cet ouvrage raconte l’histoire de la maman hérisson, qui vit pai-
siblement dans nos jardins avec ses petits. Le plus grand danger
qu’il peut rencontrer : croiser une voiture sur la route.
Le hérisson d’Europe
JOURDE Philippe - Delachaux et Niestlé, 2008
Avec ses piquants caractéristiques, le hérisson nous est familier :
on le retrouve en photo, en gadgets de toutes sortes, au détour
d’une pub, d’une BD... Mais que sait-on vraiment de ce petit mam-
mifère nocturne, sinon qu’il pique et qu’il se roule en boule ? Qui
sait comment le hérisson occupe ses nuits ? Ce qu’il mange ? Où
et quand il hiberne ? Philippe Jourde nous invite à suivre pas à
pas, été comme hiver, cet animal discret. Il nous apprend ainsi que
derrière le hérisson que l’on nourrit chaque soir au jardin se ca-
chent certainement plusieurs individus, puisque plusieurs animaux
peuvent vivre sur le même territoire. Ou encore que le pain trempé
de lait que l’on dépose dans leur gamelle n’est peut-être pas le
mets le plus adapté, puisque l’espèce se nourrit essentiellement
d’insectes ! Un parcours passionnant, le long des désormais clas-
siques « Sentiers du naturaliste ».
Le hérisson, boule de piquants
PICHON Joëlle - Milan, 2000
Il porte un manteau de piquants et adore les insectes. Quel est ce
drôle d’animal ? Le hérisson bien sûr, petit mammifère insectivore.
Cet ami du jardinier vagabonde la nuit dans nos campagnes et
tout l’hiver il dort, blotti dans un nid de feuilles. Dommage qu’il se
fasse si souvent écraser sur les routes.
Sauve piqueux ! Comprendre le déclin du hérisson… et agir
Les Editions de la Salamandre, Bulletin n°180, juin-juillet 2007
Un dossier en trois parties. Portrait : le Prince des piques, Enquête :
l’année du Hérisson et Pratique : Massacre… et coups de pouce.
Les cahiersNature - Culture 26 Les cahiersNature - Culture 27
... dans les jeux de mots et les objets...
Boule de piquants
Retrouve les mots ci-dessous cachés dans ce méli-mélo ; ils peuvent être lus horizontalement, verticalement ;
une même lettre peut servir plusieurs fois.
3
VERPIE
PIC
9
CORRIDORS PESTICIDE
10
RONFLEMENT
11
HIBERNATION
13
HIBOU GRAND DUC
14
FEUILLES MORTES
4
BÊTEBOIS
PUCE
HAIEPOIL
BOIS
5
BOULE PROIE
ROUTE
6
FRICHE
LIMACE JARDIN
NOYADE
7
BOSQUET
COMPOST LOMBRIC
PISCINE
VOITURE
8
BLAIREAU
NOCTURNE OMNIVORE
PIQUANTS
PROTÉGER
Le hérisson fait partie des _ _ _ _ _ _ _ _ _
Pour vous aider rassemblez les lettres restantes.
Les cahiersNature - Culture 28 Les cahiersNature - Culture 29
... comme dans les contes...
Dans le monde de Féerie, il est connu que les lutins, ces esprits turbulents habitant notamment les fameuses landes de Dartmo
or en
Cornouailles anglaises, prennent souvent la forme des hérissons afin de s’approcher plu
s facilement des habitations.
Mais allons plutôt en Serbie...
Le renard, un beau jour, rencontra le hérisson et ils se mirent à
bavarder. Ce renard était un vantard et il demanda tout à coup
au hérisson :
« Dis-moi, es-tu doué de raison ? »
« Oui, répondit le hérisson, comme tout le monde ! »
« Ah ! et combien as-tu de raisons ? »
« Mais…une répondit le hérisson un peu surpris, et toi ? »
« Soixante-dix-sept ! C’est pourquoi on me tient, partout en si
grande estime. »
Le hérisson ne répondit rien mais pensa en lui-même qu’il lu
i
fallait trouver le moyen de rabattre un peu la superbe de ce
fieffé vantard. Il réfléchit un instant et dit :
« Soixante-dix-sept raisons ! J’ai peine à te croire ! Me le ju
re -
rais-tu dans un lieu saint ? »
Le renard qui n’en démordait pas, répondit :
« Je t’en ferais serment où bon te semblera. »
Et le hérisson le mena quelque part où un chasseur avait pré -
paré un piège aux dents de fer :
« Voici le lieu consacré, tu n’as plus qu’à prêter ser
ment. »
Le renard mit la patte sur le morceau de fer, la mâchoire se
referma et voilà le renard pris au piège. Il se mit à supplier :
« Malheur, hérisson, viens-moi en aide ! »
De l’aider, le hérisson n’avait cure : « Je voudrais bien, ami renard, mais comment le pourrais-je, moi
qui n’ai qu’une pauvre petite raison. Et toi, qui en as soixante-
dix-sept, tu trouveras mieux que moi le moyen de te tirer de ce
mauvais pas. »
Le renard de gémir de plus belle :
« Je me rend bien compte, ami hérisson, que ton histoire de lieu
consacré c’était pour me punir de mes vantardises. Si tu ne
peux m’aider, au moins donne-moi un conseil. »
Le hérisson y consentit :
« Quand tu verras arriver le chasseur, fais-le mort. Ne bouge ni
pied, ni patte, même s’il te donne des coups de bâton. Il ouvrira
le piège et te déposera sur le sol. A toi, alors, d’en profiter pour
te sauver. »
Le renard suivit les conseils du hérisson. Quand il entendit,
dans la forêt, les pas du chasseur qui s’approchait, il fit le mort.
Il ferma les H X [ D O O R Q J H D O H V S D W W H V H W U H V W D L Q H U W H P r P H T X D Q G
le chasseur la frappa de son bâton. Voyant cela, le chasseur
ouvrit le piège et déposa le renard sur le sol. Sans plus attendre
,
celui-ci sauta sur ses pattes et le voilà loin ! Et plus jamais,
plus jamais du tout, il ne prétendit avoir soixante-dix-sept
raisons. Alena Benesova - Les plus belles histoires d’animaux
© Editions Gründ, 1981
Conte : Le Hérisson et le Renard aux soixante-dix-sept raisons
... et a la cuisine...
les petits hérissons en pain d’épice
La pâte se prépare au moins une semaine avant la cuisson :
1 • Faire tiédir le miel dans une casserole sur feu très doux puis le mélanger
aux deux farines à l’aide d’une solide spatule en bois. Placer la pâte dans
une boîte fermant hermétiquement et laisser reposer à température am-
biante.
2 • Le jour de la cuisson, découper la pâte en petits morceaux, ajouter les
zestes de citron et d’orange, le bicarbonate délayé dans une cuillerée à
café d’eau, le jaune d’œuf, les épices. Bien malaxer cette pâte pour obtenir
un mélange homogène (attention ! mieux vaut être en pleine forme, car
la pâte est très dure)
3 • Préchauffer le four à 170°C (th. 5-6). Fariner très légèrement le plan de travail et y étaler la pâte sur 3 mm d’épaisseur. Découper
les hérissons à la pointe du couteau ou à l’emporte-pièce (si si, ça existe), puis les déposer sur une plaque à biscuits couverte de
papier sulfurisé. Badigeonner les hérissons de lait et cuire 8 à 10 minutes.
Les biscuits vont gonfler légèrement et dorer, mais la pâte ne s’étale pas à la cuisson.
4 • Laisser refroidir sur une volette et déguster. Les hérissons de pain d’épices se conservent très bien dans
une boîte métallique.
• 250 g de miel
• 150 g de farine de blé
• 100 g de farine de seigle
• 1 cuillerée à café de zeste d’orange
finement râpé
• 1 cuillerée à café de zeste
de citron finement râpé • ½ cuillerée à café de cannelle
•
1 cuillerée à café de grains
d’anis moulus
• 5 g de bicarbonate de soude
• 1 jaune d’œuf , un peu de lait
pour dorer
Ingrédients pour 500g de pâte :
Les cahiersNature - Culture 30 Les cahiersNature - Culture 31
le hérisson- symbole
Les origines symboliques de cette petite boule de piquants re-
montent à fort longtemps puisque l’on retrouve des peintures
rupestres très anciennes. Il fut également considéré comme
l’inventeur du feu dans l’agriculture, lié à la sédentarisation
des Hommes. Il permettait également à ces derniers, de re-
trouver le soleil.
En Égypte, on a retrouvé des jouets en bois représentant cet
animal. Notons aussi sa représentation dans les tombeaux en
tant que protecteur des morts.
Les Romains lui accordaient beaucoup d’importance puisqu’il
présageait le retour du printemps, quand il sortait de son ter -
rier après sa torpeur hivernale.
La légende dit que si l’animal avait peur de son ombre en
sortant de son terrier et s’y réfugiait aussitôt après, c’est que l’hiver allait durer
encore six semai-
nes. Dans le cas
contraire, les beaux
jours arrivaient.
C’est
au Moyen-âge que
son image en prend un coup.
En effet, il est considéré comme avare, vil et gourmand. C’est
le début des légendes de toute sorte, où le hérisson se roule
dans les fruits pour les emportés dans son nid, plantés sur ses
pointes acérées ! De plus, il est alors utilisé dans la pharma-
copée, ingrédients principales de remèdes farfelus guérissant
milles maux !
Aux Etats-Unis et au Canada, la législation autorise à pos-
séder un hérisson domestique. Depuis quelques années, il y
est devenu un animal de compagnie légal très apprécié (ces
hérissons sont importés d’Afrique, élevés puis vendus dans les
animaleries…).
Au cours des siècles il a fait quelques apparitions épisodi-
ques dans d’illustres écrits (Shakespeare « le songe d’une nuit
d’été » et « La tempête »), et fit l’objet de nombreux contes
et légendes (sert de balle de croquet dans « Alice au Pays des
merveilles »).
Aujourd’hui encore, il fait rêver dans des contes pour enfant,
joue les héros dans des jeux vidéo (Sonic), ou l’acteur principal
dans des publicités (Spontex).
le hérisson- remède
Les utilisations médicales les plus saugrenues proviennent du
Moyen-âge, dont nous retrouvons les recettes dans le livre de
Topsel (1658) « Histoire des animaux à quatre pattes et des
serpents ».
... et les dessins... ... ou la vie de tous les jours...
Micel, graphiste, accompagne les cahiers
nature culture de la FRAPNA Rhône, mais
aussi d’autres documents de la FRAPNA
Rhône, comme par exemple l’illustration
des 3
èmes Rencontres Naturalistes Rhône-
Alpes d’octobre 2005.
A cette occasion, il a réalisé « Narcisse et
un cèpe », ci-joint.
C’était le premier élément d’un
tryptique dont nous avons le
plaisir de vous présenter ci-des-
sous les deux autres éléments
« Narcisse et deux huitres » et
« Narcisse et trois oeufs ». Ceux
et celles qui comprendront le jeu
de mots associé comprendront
donc aussi que poésie, humour,
peinture et mathématique peu-
vent faire bon ménage...
Les cahiersNature - Culture 32 Les cahiersNature - Culture 33
En voici quelques exemples... à ne surtout pas suivre !
- Remède contre les coliques : faire une potion avec la peau sé-
chée et mélangée avec du poivre et une feuille de laurier. Jeter
cette mixture dans un verre rempli d’eau chaude.
- Contre les furoncles : utiliser les cendres de hérisson.
- Pour stopper la chute des cheveux, rien de mieux que de la peau
de hérisson réduite en poudre.
- Pour soigner les calculs rénaux, procéder à une fumigation d’un
hérisson cuisant, et ne pas oublier l’aide de Dieu !
- Par ailleurs, si vous vouliez augmenter votre vision nocturne, il
fallait boire, dans un verre en cuivre, un œil droit de hérisson frit
dans de l’huile de lin.
- Plus récemment, on procédait à des études de laboratoire sur la
recherche d’antidotes capable de combattre la lèpre, le hérisson
y étant très sensible.
le hérisson- outil pratique
En tant qu’objet utile au 19 ème siècle, on utilisait sa peau séchée
tendue avec les piques qui donnait ainsi un solide matelas de pi-
quants servant de peigne à démêler les fibres de laine et de lin.
En outre, les fermiers de l’époque accrochaient des peaux de hé-
rissons aux sommets des portes de vergers afin de repousser les
petits voleurs. Ces mêmes méthodes étaient utilisées sur les bran-
cards de calèches pour empêcher les chevaux de s’endormir sur la route. Si le cheval avait le malheur de se pencher d’un côté en
s’assoupissant, il recevait un sévère coup de pic sur le derrière !
le hérisson- savoureux
Dans
le célèbre « Ménagier de Paris » du 14 ème siècle, nous retrouvons
une recette écrite comme suit : « Heriçon soit coupé par la gorge, escor -
ché et effondré, puis reffait comme un poucin, puis pressié en touaille et
illec bien essuyé. Et après ce rosty et mengé à la cameline ou en pasté a
la saulse de halabran. Nota que si le herichon ne se veult detortiller l’en
le droit mestre en eaue chaude et lors il s’éstendra. » Je vous l’accorde,
la compréhension du vieux français n’est pas limpide pour tous !
Plus récemment, le hérisson fut également victime d’une célèbre recette
de cuisine gitane, qui sévit encore actuellement ! L’animal était entouré
d’un morceau d’argile puis rôti dans des braises pendant une ou deux
heures. Quand la croûte argileuse se fendait, les épines restaient plan-
tées dans cette coque permettant de mettre la chaire cuisante à dispo-
sition des papilles. Bien que protégé par la loi et malgré l’interdiction
formelle de sa chasse et de sa consommation, le hérisson est toujours
victime du barbecue sauvage.
Le 3 et 4 mars 2008, dix huit hérissons vivants ont été retrouvés au
Mans par l’ONCFS (Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sau-
vage) dans le coffre d’une voiture. Les deux passagers avaient prévu
leur casse-croûte de la semaine ! Les braconniers utilisaient des chiens
spécialement dressés pour la chasse aux hérissons. Avant de les tuer, ils
prévoyaient de faire jeûner les hérissons pendant 24 heures.
... et tout se finit en chansons...
Même avec beaucoup de bonne volonté, de recherches internet, et de courriels envoyés, il
n’est pas toujours évident de trouver les bonnes personnes pour avoir les autorisations de
publication ... Là nous n’y sommes pas arrivés ! Alors en toute bonne foi, voilà la« Chanson
du Hérisson » qui a été interprétée par Georges Brassens. Il s’agit d’un extrait du conte mu-
sical « Emilie jolie » composé par Philippe Chatel et édité en 1979 pour le label RCA-Bide et
musique (PL 37338).
Oh ! Qu’est-ce qu’il pique ce hérisson !
Oh ! Qu’elle est triste sa chanson !
Oh ! Qu’est-ce qu’il pique ce hérisson !
Oh ! Qu’elle est triste sa chanson !
Hmmm C’est un hérisson, qui piquait, qui piquait
Et qui voulait qu’on l’caresse-resse-resse
On l’caressait pas pas-pas-pas-pas
Non pas parce qu’il piquait pas, mais parce qu’il piquait
C’est un hérisson, qui piquait, qui piquait
Et qui voulait qu’on l’caresse-resse-resse
On l’caressait pas-pas-pas-pas-pas
Non pas parce qu’il piquait pas, mais parce qu’il piquait
Oh ! Qu’est-ce qu’il pique ce hérisson !
Oh ! Qu’elle est triste sa chanson !
Quelle est la fée dans ce livre,
Qui me donnera l’envie d’vivre ?
003400580048004F004F004800030048005600570003004F00440003005300480057004C00570048000300C0004F004F0048000300440058005B0003005C00480058005B00030045004F004800580056000F
00340058004C0003005900440003005000B70055004800510047005500480003004B00480058005500480058005B00030022
Quelle est la fée dans ce livre,
Qui lui donnera l’envie d’vivre ?
003400580048004F004F004800030048005600570003004F00440003005300480057004C00570048000300C0004F004F0048000300440058005B0003005C00480058005B00030045004F004800580056000F
00340058004C0003004F00B70055004800510047005500440003004B00480058005500480058005B00030022Moi, je ne vois que moi,
002C004F0003005100B7005C000300440003005400580048000300500052004C000F
Dans ce livre l.
Moi, je ne vois que moi,
002C004F0003005100B7005C000300440003005400580048000300500052004C000F000300470044005100560003004600480003004F004C0059005500480003004F006A006A0010004F006A0011
L-l-l-l-l-l
L l-l-l-l-l-l-l-l-l-l-l
milie est allée caresser le hérisson
Elle n’est plus triste
Cette chanson
J’ai caressé le hérisson
Il n’est plus triste
Le hérisson
Elle a caressé la chanson
Mais non ! Le hérisson !
Mais non ! Le hérisson !
Les cahiersNature - Culture 34 Les cahiersNature - Culture 35
Conseil pratique si vous récupérez un
hérisson :
Le hérisson est un animal protégé dont la captivité est interdite en
France. Il faut posséder une autorisation administrative pour garder
un animal protégé. Toute captivité induit du stress pour un animal
sauvage, stress qui peut le mener à la mort. Nourrir un jeune animal
est très contraignant concernant le nombre, l’horaire des apports
alimentaires et le type de nourriture. Il faut aussi le juste nécessaire
de chaleur et d’hygiène (gestion des urines et des fèces). Pour un
adulte, les hérissons peuvent être porteurs de parasites. Il
existe des centres de soins agréés en France. C’est le plus sûr
moyen de sauver l’animal que vous aurez trouvé.
Pour trouver le Centre le plus près de chez vous, consultez le
site de l’Union Française des Centres de Sauvegarde de la faune
sauvage : http://uncs.chez.com/
N’oubliez pas de vérifier si le Centre est habilité à recevoir
des mammifères et téléphoner avant tout déplacement.
Merci à tous ceux qui ont contribué de très près ou de trè
s loin (par ordre alphabétique des prénoms !) :
Bernadette Gilbertas, Bob Erome, Charlène Dupasquier, Christian Maliverney, Daniel Ariagno, Frédérique Resche-Rigon, Geneviève
Faucon, Gérard Hytte, Micel, Noëlle Schoën, Sylvie Dewasmes, Vincent Dams… et toutes nos excuses aux oubliés/ées.
Aux Editions Gründ.
A l’Institut Pierre Gardette des Facultés catholique de Lyon pour l’accès à leur documentation sur la linguistique.
Et à Aurélie et Jean-Luc de Comimprim.
On peut profiter de l’occasion pour parler d’une autre chanson du hérisson..
.
Terry Pratchett est un écrivain anglais spécialisé dans la Fantasy et plus particulièrement dans la Fantasy humoristique, domaine
où il excelle !
Dans ses «Annales du Disque Monde», (un monde plat porté sur le dos de cinq éléphants gigantesques eux-mêmes juchés sur le
dos de la grande A’Tuin, la tortue stellaire à la carapace constellée de cratères météoritiques ...), les personnages sont tous plus
délirants, touchants et formidables les uns que les autres ...
Entre autres, il y a Nounou Ogg, une sorcière ... Et la chanson du hérisson, là dedans ? C’est celle qu’elle chante quand elle a bu
un verre de trop et il semble qu’il s’agisse d’une chanson à boire plus que leste ... Mais Terry Pratchett reste toujours très allusif,
et du coup nous encore plus...
Lecture chaudement recommandée même si elle n’est pas scientifi
que ou naturaliste.
Correction jeu “Boule de piquants” p 26
Le hérisson fait partie des MAMMIFERES.
... et avec les enfants.
Animal symbole et logo de la protection de la Nature, le héris-
son est aussi un héros pédagogique...
Dans la mallette « Nature sans frontières » il accompagne les
activités. Sur le stand FRAPNA, il permet un jeu d’adresse et de
découverte des corridors biologiques.
Il permet aussi de réutiliser des jeux d’enfants à l’ancienne... la
salière appelée aussi « cocotte ».
« combien tu veux ? », « trois », « quelle couleur ? », « bleu »,
« dis moi... le bébé hérisson ne porte aucun piquant à sa nais-
sance, vrai ou faux ? », « vrai ! mais cela ne dure pas ! », «
t’as gagné ! ».
Les cahiersNature - Culture 36
Les cahiers Nature - Culture
C’ est le hérisson, ne l ’aviez-vous pas reconnu ?
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Marron endormi ?
Oursin sur chemin de terre ?
Non, un vagabond !
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